mercredi 29 décembre 2010

Le "bio", un truc de bobo ?

"Bio" est un de ces mots qui réveillent les polémiques. Sans raison : il suffit de rappeler ce qu'il y a derrière. La qualité bio est très importante en aromathérapie. Elle signifie que les végétaux que vous utilisez ont été cultivés sans engrais chimiques, sans herbicides ni pesticides. L'intervention humaine est mécanique, sans plus. La plante pousse à son rythme et fonctionne selon ses propres cycles. L'essence qu'elle produit est optimale. Lorsqu'il s'agit de végétaux sauvages, cas très répandu dans notre domaine, la plante a poussé de la même manière, dans un environnement vierge de toute pollution et la plupart du temps dans son biotope naturel. On peut parler, dans ce dernier cas, d'essence optimale mais aussi d'essence "authentique" car résultat plurimillénaire de l'intelligence d'un lieu et de ses caprices climatiques.
Rappelons aussi que les herbicides et pesticides sont concentrés par la distillation à la vapeur d'eau.
Q'une huile essentielle bio soit de meilleure qualité est un fait qui se révèle par l'analyse chimique. Ce qu'on peut trouver dans certaines essences d'orange "cultivées" de manière conventionnelle a de quoi faire peur.
Sachez aussi que les "nez" des parfumeurs arrivent à détecter la qualité vibratoire supérieure d'une huile essentielle bio. N'oubliez pas que votre sens olfactif est un décodeur très précis, bien plus que le plus élaboré des systèmes de chromatographie en phase gazeuse. Bien sûr, l'humain n'a pas été programmé pour nommer chaque molécule, mais le ressenti est bel et bien là... au-delà des mots.

lundi 8 novembre 2010

L'HE de livèche, purifiant, anti-oxydant et régénérateur cutané

L'huile essentielle de livèche, organe producteur racine, est réputée pour son action détoxifiante de l'organisme. Elle contribue à éliminer les toxines et toute substance, comme les métaux lourds, perturbant le métabolisme. On peut la tester efficacement contre le psoriasis. Dans ces cas, la voie interne est recommandée (2 gouttes, 2 fois par jour, pendant une dizaine de jours, arrêter quelques jours et reprendre s'il y a lieu. Appliquée en externe, elle aide à faire disparaître les taches de pigmentation qui révèlent, à travers cet organe qu'est la peau, une oxydation et un vieillissement de l'organisme. Ces propriétés sont largement dues à une famille biochimique assez rare dans la panoplie aromatique : les phtalides.
Bioflore vient de proposer une huile essentielle de livèche bio, l'organe producteur n'étant pas la racine mais la plante entière. Cette huile essentielle contient des phtalides elle aussi mais en quantité moindre. Par contre, on y trouve de l'alpha-terpinéol associé à son ester. Cette association nous apporte une dimension anti-infectieuse et apaisante qui complète heureusement l'action purifiante des phtalides. Par ailleurs, l'HE tirée de la racine seule est assez difficile à utiliser en externe en raison de son âpreté qui ne manquera pas de donner des envies de pizza à votre interlocuteur. L'HE tirée de la plante, quant à elle, nuance agréablement cette âpreté de fond.

Voici une recette pour régénérer une peau en souffrance, ce qui se manifeste notamment par des inégalités de pigmentation : HV  de rose musquée 70 %, HV de nigelle 20 %, HE de livèche 4 %, HE de carotte 2 %, HE de matricaire 2 %, HE d'hélichryse 2 %. Une composition "d'attaque", assez concentrée, nécessitant des applications légères matin et soir.
La livèche bio est sur le site Bioflore.

vendredi 1 octobre 2010

L'HE de coriandre : prière de la faire remonter dans le palmarès des HE

L'huile essentielle des graines de coriandre rappelle un peu celle de bois de rose par sa teneur en linalol. Si le bois de rose en est saturé, le coriandre en contient tout de même 70 %. On trouve en outre dans l'HE de coriandre du camphre (5 %), du limonène (parmi d'autres monoterpènes) et du génariol couplé à son ester, l'acétate de géranyle. Par conséquent, le coriandre mérite bien mieux que son statut actuel de second couteau de l'aromathérapie.
Comme toute HE tirée d'une apiacée, c'est un excellent digestif qui aidera, par exemple, à faire passer les légumineuses : 1 à 2 gouttes, pas davantage, en toute fin de préparation culinaire. On l'associe volontiers aux feuilles fraîches de la même plante. On a également mis en évidence la capacité du coriandre à fixer les métaux lourds, le plomb en particulier, et de les évacuer. Dans ce cas précis, l'usage interne s'imposera.
La prise interne sera d'autant plus intéressante que l'HE est
également anti-infectieuse.C'est une odeur somptueuse, sorte de bois de rose épicé. La note olfactive de l'HE de coriandre est "grainée" et "épicée". Elle conviendra idéalement aux modes d'utilisation externes : diffusion légère, friction et massage. Et que vous apportera-t-elle ? Si on continue la comparaison avec le bois de rose, ce dernier se contente d'être déstressant. L'HE de coriandre, quant à elle, rend non seulement imperméable au stress mais est un extraodinaire stimulant émotionnel et intellectuel. En d'autres termes, elle vous rend tout à la fois positif, attentif et imaginatif. Il suffit de se souvenir qu'il faut l'utiliser avec parcimonie , c'est-à-dire aux doses normales de l'aroma : 1 à 2 gouttes en interne, 7 gouttes en friction (diluer) ou en huile de massage où elle représente 5 % du total.
Elle est moins fugace que le bois de rose : son odeur a tendance à persister. Et donc son action. Si vous forcez un peu la dose - pas trop ! - il se pourrait alors que vous glissiez vers l'euphorie et que l'envie vous vienne de révéler vos sentiments les plus profonds. C'est vous qui voyez...
Comme toute HE contenant des cétones, même - comme c'est le cas ici - peu dangereuses comme le camphre, il est préférable de ne pas l'utiliser sur la femme enceinte.
Sur le boutique en ligne de Bioflore, elle est désormais disponible en bio (origine : Hongrie) et présentée dès lors parmi les nouveautés.

samedi 25 septembre 2010

Le jasmin aussi efficace que les antidépresseurs

Les études récentes sur les pouvoirs des essences de plantes sont nombreuses. Elle confirment ce que nous avons depuis longtemps. Très récemment, une de ces études très sérieuses a conclu que l'essence de jasmin est aussi efficace que les plus forts des antidépresseurs. Voilà un business juteux qui peut s'interroger sur ses fondements ! Le jasmin exerce ses effets puissants par l'olfaction, premier interface qui nous met en contact avec les principes volatiles. Ce n'est pas une huile essentielle, mais une essence absolue ; le jasmin ne supporte pas la distillation à la vapeur d'eau et on en extrait les molécules volatiles par immersion dans un solvant doux, de préférence l'alcool. L'organe producteur nous en apprend déjà beaucoup : on veut dire par là la partie du végétal qu'on a utilisée pour en extraire l'essence. Ici, il s'agit bien entendu de la fleur. Les HE et essences absolues issues de fleurs définissent une "personnalité florale" dont les traits sont la joie, l'énergie, la sensualité, l'expression des sentiments et de la sexualité... Le jasmin est un ténor dans cette famille. Il n'a pas son pareil pour embellir une personnalité et l'élever à des hauteurs insoupçonnées ; et que se passe-t-il quand ce "choc au jasmin" s'empare de vous ? Forcément, vous dégagez quelque chose : vous passez en mode vital à fond la caisse, vous transpirez la sensualité et votre charisme devient palpable. Et tout ça avec du jasmin ? On le sait depuis toujours, et les études scientifiques ne font qu'enfoncer des portes ouvertes. Mais ça fait toujours plaisir de ne plus passer pour un barjot...
L'essence de jasmin est présenté sur le site bioflore en flacons de 1 et 2,5 ml, de même que sous une forme diluée : http://www.bioflore.be/

Il est bon de le diluer suffisamment pour qu'il soit efficace : de 3 à 7 % dans une base huileuse par exemple, pour l'utiliser en onction, friction ou massage. En diffusion : 2 à 3 gouttes dans un appareil dont la technique implique une abondante dilution, par exemple un nébuliseur ultrasonique. Voir par exemple ce lien : http://www.bioflore.be/comersus/store/comersus_listCategoriesAndProducts.asp?idCategory=104

jeudi 17 juin 2010

Le bois de rose, un retour qui tourne court

Après un bref retour sur le marché sous une version bio, il semble que l'huile essentielle de bois de rose soit appelée à disparaître de manière durable. L'espèce fait, plus que jamais, partie des bois tropicaux menacés. A tel point que toute coupe est désormais interdite. Rappelons que l'organe producteur de l'HE est le coeur du bois, ce qui n'arrange évidemment rien : l'arbre entier doit être coupé. Une fois de plus, les contraintes écologiques dictent leur agenda. A nous d'en tirer les conclusions et de nous adapter.
Et après ?
Un bois de rose chinois restera disponible jusqu'à la fin de l'année. Solution sans doute sans lendemain puisque les bois tropicaux sont menacés partout sur la planète.
Le bois de ho - Cinnamomum camphora chémotype linalol - reste une alternative traditionnelle, bien qu'un peu trop chargée en linalol.
Plus intéressant sans doute : une HE de bois de rose du Brésil distillée à partir des feuilles et non plus du bois. Dans ce cas, la question de la préservation de l'espèce ne se pose évidemment plus. Nous attendons de tester cette version "feuille" qui serait finalement assez proche de celle de la version "bois", la part de linalol excédant tout de même les 80 %.

mardi 9 mars 2010

Le saro, alternative à la ravintsara ?

Le saro, ou mandravasarotra, est un arbre endémique de l'ouest de l'île de Madagascar, aimant la proximité de l'eau. Les Malgaches se servent de ses feuilles en pharmacopée traditionnelle. Distillée depuis peu, son huile essentielle nous est présentée comme une alternative de choix à la ravintsara, véritable diva parmi les Malgaches. Je préfère la comparer à l'HE de tea tree, originaire d'Australie, bien connue des Aborigènes et aimant, elle aussi, les terroirs humides. Il n'y a pas que la biochimie qui nous révèle des indices : la similitude des traditions doit faire partie, elle aussi, d'un portrait complet. Comme celle de tea tree, l'HE de saro est une excellente technicienne qui impressionne par son efficacité. La ravintsara, en fin de compte, joue dans une autre catégorie. Cette dernière réussit le tour de force d'être simple et harmonieuse, possédant un doigté et une finesse à nulle autre pareils. Son impact psycho-émotionnel reste insurpassable. La ravintsara est, de plus, une des rares huiles essentielles susceptibles d'être appliquées pures sur la peau. Malheureusement, au terme  de l'hiver 2009-2010, parée de son étiquette "anti-grippe", ce qui vrai mais un peu court à mon avis, une demande exagérée a fortement compromis sa production, en bio comme en conventionnel. Dans ce contexte, intéressons-nous un peu plus au saro, histoire de permettre à la ravintsara de se régénérer. Vous utiliserez le saro en diffuseur : c'est une excellente respiratoire à savourer en toute saison. Si vous l'appliquez sur la peau, diluez-la dans un peu d'huile végétale : elle contient pas mal de monoterpènes, limonène en tête. Sur les épidermes sensibles, elle pourrait être irritante, sans plus. Elle n'est en rien dermocaustique. Dans sa version bio, l'HE de saro est présente sur le site Bioflore : www.bioflore.be

lundi 18 janvier 2010

La question des origines



L'aromathérapie n'est pas une science qui met dans le mille à tous les coups. C'est un art qui se base sur une matière complexe qui vous donne parfois l'illusion de bien la comprendre. Illusion... Dans tous les livres d'aromathérapie, y compris les traités les plus aboutis, on vous décrit les huiles essentielles et leurs propriétés découlant notamment de leurs ingrédients chimiques dominants. Sauf que, dans la réalité, les variabilités géographique et climatique n'arrêtent pas de brouiller les pistes. Prenez l'espèce Myristica fragrans, autrement dit la muscade. On tire de sa noix une HE à l'odeur "montante" caractéristique. La muscade est une HE tonique et anti-infectieuse dont on nous apprend qu'il faut se servir avec prudence : elle contient un éther-oxyde appelé myristicine. Si vous en abusez, elle devient un stupéfiant. Dans certaines prisons, on a pu se servir de la noix moulue dans cette intention. Pour bénéficier de ses vertus - sans les vices - et de sa bonne odeur, il faut donc s'en servir avec modération, en se limitant aux usages externes. Le problème est que cette myristicine varie selon les origines : telle origine indonésienne va dépasser les 10 %, alors que l'origine sri-lankaise que je viens de découvrir et qui m'inspire ce billet, ne dépasse pas 2 % ! L'odeur de la muscade est bien présente, mais en arrière-plan. La personnalité de l'HE est préservée et s'enrichit d'une finesse que je ne m'attendais pas à trouver. Dès lors, la dangerosité de ce "chémotype" devient toute relative, ce qui implique aussi un éventail de propriétés bien plus large, les autres molécules de l'HE pouvant s'exprimer sans l'hypothèque menaçante de la myristicine. L'oenologie et l'aromatologie ont bien des choses en commun.
Je vous présenterai bientôt cette muscade sri-lankaise sur le site Bioflore.